La Roue des Principes du Bonheur

En lisant le livre Avoir le courage de ne pas être aimé, de Ichiro Kishimi et Fumitake Koga, qui explore la psychologie d’Alfred Adler, j’ai retrouvé plusieurs principes essentiels que j’essaie d’appliquer chaque jour dans ma vie. Ces principes sont devenus des clés puissantes que je partage régulièrement lors de mes séances de consultation. Aujourd’hui, j’ai à cœur de les transmettre au plus grand nombre, pour contribuer, à ma façon, à leur mieux-être.

Ces principes ne sont pas des vérités absolues, mais des chemins vers une vie plus épanouie. Ils nous invitent à poser des questions profondes et à relever des défis pratiques pour cultiver un bonheur durable, non pas en cherchant la perfection, mais en vivant pleinement avec ce que nous avons et ce que nous sommes.

Choix

« L’important, ce n’est pas ce dont on a été doté à la naissance, mais l’usage que l’on fait de ce bagage. »

Nous naissons tous avec des forces et des limites. Mais ce ne sont ni nos capacités, ni nos origines qui définissent notre valeur. Le bonheur naît du choix conscient d’utiliser ce que l’on a pour avancer, et non de se lamenter sur ce que l’on n’a pas reçu. C’est la manière dont nous mobilisons nos ressources, avec courage et intention, qui façonne notre vie. Choisir d’agir, même petitement, c’est honorer le pouvoir créatif de notre être.

Question de réflexion :

De quoi suis-je particulièrement fier(e) dans ce que j’ai construit avec mes ressources ?

Défi pratique :

Écrire une liste de mes talents et forces, même ceux que je considère « petits ».

Responsabilité

« Porter ce qui est à moi, laisser l’autre porter ce qui est à lui. »

Nous avançons chacun avec notre sac de défis, de choix et d’émotions. Essayer de porter le sac de l’autre, c’est s’épuiser pour rien, et empêcher l’autre de développer ses propres ressources. Le bonheur vient de la clarté intérieure : agir sur ce que je peux changer, et respecter le chemin de l’autre, sans m’imposer ni me sacrifier. Être responsable, ce n’est pas tout porter ; c’est reconnaître ses frontières saines et laisser l’autre apprendre à grandir.

Question de réflexion :

Quelles responsabilités ai-je tendance à prendre qui ne sont pas les miennes ?

Défi pratique :

Dire « non » gentiment mais fermement à une demande qui dépasse mes limites.

Équilibre

« Notre énergie est en quête permanente d’équilibre. »

Le bonheur n’est pas un état figé, mais un mouvement naturel vers l’harmonie. Trouver l’équilibre, c’est apprendre à ajuster sans cesse entre différents pôles : donner et recevoir, activité et repos, engagement et lâcher-prise, vie professionnelle, familiale, sociale et intime. Ce n’est jamais une ligne droite : parfois, il faut accepter de pencher d’un côté pour mieux se recentrer ensuite. Écouter ses besoins, ses rythmes, et respecter ses limites, c’est nourrir son énergie vitale et cultiver une paix profonde. Chercher l’équilibre, c’est honorer à la fois notre humanité et notre essence vivante.

Question de réflexion :

Où dans ma vie ressens-je un déséquilibre en ce moment ?

Défi pratique :

Planifier consciemment un moment de ressourcement pour moi aujourd’hui.

Acceptation

« Accepter ses limites, c’est reconnaître l’humain en soi. Avancer, c’est agir sur ce qui peut l’être. »

Être heureux, ce n’est pas être parfait. C’est savoir faire la paix avec ses fragilités tout en restant acteur de sa vie. Adler parle du courage de l’imperfection : il ne s’agit pas d’attendre d’être « mieux » pour commencer à vivre pleinement. Accepter ses limites ne signifie pas renoncer, mais agir avec réalisme et tendresse envers soi-même. Le véritable courage est de se mettre en mouvement en compagnie de ses imperfections.

Question de réflexion :

Quelle partie de moi (physique ou valeur) ai-je encore du mal à accepter ?

Défi pratique :

Remplacer une critique intérieure par un mot d’encouragement.

Égalité

« Nous sommes égaux mais différents. Les autres sont nos camarades, pas nos ennemis ou nos supérieurs. »

Le bonheur se nourrit de relations horizontales : sans jugement, sans hiérarchie. Chacun a sa valeur propre et sa singularité. La comparaison et la compétition empoisonnent la joie, tandis que la coopération, la camaraderie, et la reconnaissance de l’autre comme un pair nourrissent l’authenticité des liens humains. Vivre dans une posture d’égalité, c’est aimer sans dominer, ni se soumettre.

Question de réflexion :

Dans quelle situation ai-je tendance à me sentir inférieur(e) ou supérieur(e) ?

Défi pratique :

Célébrer une réussite personnelle sans se comparer à autrui.

Contribution

« Se sentir utile pour les autres, même si ce n’est pas visible, et sans s’oublier. »

Le bonheur profond vient du sentiment d’appartenance et de contribution. Ce n’est pas dans la performance ni dans le sacrifice que l’on se sent exister pleinement, mais dans le don naturel et authentique de soi. Même les gestes invisibles ont une portée immense. Chaque petite action inspirée par l’amour ou la bienveillance contribue à construire un monde plus humain. Tu es important pour le monde, simplement en étant toi-même.

Question de réflexion :

Qu’est-ce que j’aimerais transmettre ou semer autour de moi ?

Défi pratique :

Offrir mon écoute ou mon sourire sans rien attendre en retour.

Ces principes sont comme des outils pour naviguer à travers la vie avec plus de clarté, de sérénité et de courage. En appliquant chaque jour ces choix, ces responsabilités, ces équilibrages et ces actions de contribution, nous pouvons tous tendre vers un bonheur plus authentique. Il ne s’agit pas de viser la perfection, mais d’accepter et de célébrer notre humanité, dans sa beauté et ses imperfections. Ainsi, chacun de ces principes devient une invitation à nous réconcilier avec nous-mêmes et avec les autres, et à poser des actions concrètes qui nourrissent notre épanouissement personnel et collectif.